L’Empire du Mali autrement, appelé Empire Mandingue ou Mandé, a de par sa prestigieuse gouvernance et ses connaissances scientifiques, influencer le reste du monde…
L’Afrique médiévale, et particulièrement l’Empire du Mali, a été un véritable modèle en matière de droit et de sciences, combinés avec ses ressources agricoles et minières, ainsi que son commerce florissant. De par sa structuration, l’Empire du Mali réserve une place importante à la décentralisation du pouvoir.
En effet, l’Empire du Mali est divisé en provinces et chacune d’entre elles est providentiellement dirigée par un « Farba » ou un « Farin » qui équivaut à nos actuels gouverneurs. En outre, l’empereur ne prend guère de décisions unilatérales. Il a pour obligation de consulter au préalable le conseil des anciens ou des sages composé de chefs militaires, de civils, de guides religieux et coutumiers. Le conseil des sages qui correspond au pouvoir législatif, a la prérogative de prendre des initiatives politiques, économiques et culturelles favorables à la bonne marche de l’État. Cela démontre de facto, l’importance de la gouvernance inclusive dans l’Empire Mandingue.
L’empereur est secondé par un ministre qui est désigné parmi le conseil des anciens et qui est en charge de contrôler les actions du gouvernement. Celui-ci a plus ou moins le rôle d’un premier ministre dans l’Empire du Mali.
Sur le plan académique et scientifique, l’Empire du Mandingue s’impose comme le grand temple du savoir du Moyen-Âge, notamment à travers ses fameuses villes que sont Djenné, Gao, mais surtout Tombouctou.
National Geographic décrit d’ailleurs Tombouctou comme le « Paris » du monde médiéval, en raison de sa culture intellectuelle, et selon le professeur Henry Louis Gates, 25 000 universitaires y auraient étudié. Beaucoup de vieilles familles d’Afrique de l’Ouest ont des collections de bibliothèques privées qui remontent à des centaines d’années.
Les villes mauritaniennes de Chinguetti et Oudane ont un total de 3450 livres médiévaux écrits à la main : il y aurait 6000 autres livres dans la ville de Oualata, certains remontant au 8ème siècle après JC. Pour ce qui est Niger, on dénombre plus de 11 000 livres dans les collections privées.
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Cependant, Tombouctou est la région qui détient le plus de livres, soit près de 700 000 livres écrits en Mandingue, en Suqi, en Peul et en Sudani. Le contenu de ces manuscrits concerne les mathématiques, la médecine, la poésie, le droit et l’astronomie.
Ce travail représente la toute première encyclopédie parue au 14ème siècle, bien avant que les Européens n’en aient l’idée au 18ème siècle… Une collection de 1 600 livres est considérée comme étant une petite bibliothèque pour un Érudit de l’Afrique de l’Ouest, au 16ème siècle. En cela, le Professeur Ahmed Baba de Tombouctou annonçait avoir « la plus petite bibliothèque parmi tous ses amis », ne disposant que de 1 600 volumes.
Concernant ces vieux manuscrits, Michael Palin, dans sa série télévisée « Autour du Sahara », affirme que l’imam de Tombouctou « dispose d’une collection de textes scientifiques qui montrent clairement les planètes en orbite autour du soleil ». Ces écrits qui datent des plusieurs centaines d’années sont la preuve palpable que les érudits de Tombouctou en savaient beaucoup plus que leurs homologues Européens.
Au 15ème siècle, à Tombouctou, les savants connaissent la rotation des planètes, les détails de l’éclipse, données que l’Europe ne découvrira que 200 ans plus tard, à l’avènement de Galilée et Copernic.
Au 14ème siècle, l’ancienne capitale malienne de Niani possède un bâtiment appelé la salle d’audience. Celui-ci est surmonté d’un dôme, orné d’arabesques de couleurs vives. Les fenêtres des étages supérieurs sont faites de bois encadrées d’argent, celles des étages inférieurs étaient faites de bois, encadrées d’or.
L’historien Ivan Van Sertima dévoile, quant à lui, la face cachée de l’histoire africaine médiévale dans son livre intitulé « They came before Columbus », en révélant la présence des Africains en Amérique précolombienne depuis 1311, soient 180 ans avant Christophe Colomb. Ivan Van Sertima certifie que l’empereur d’alors, Aboubakri ll, a lancé puis dirigé une expédition, depuis les rives de la Sénégambie, à l’aide d’une flotte de 2000 navires pour atterrir en Amérique, bien avant Christophe Colomb, qui ne découvre les côtes américaines qu’à partir de 1492, omettant par ailleurs de citer les vestiges factuels découverts en ces lieux.
À cela s’ajoutent les témoignages émis par les Amérindiens et qui mettent l’accent sur les échanges commerciaux médiévaux que ceux-ci entretenaient jadis avec les Africains provenant de l’Empire du Mali. À noter que l’Égyptien Ibn Fadl Al-Umari, a évoqué ce fait aux alentours de 1342.
Le successeur d’Aboukr ll, Kankou Moussa, est considéré comme l’homme le plus riche de l’histoire de l’humanité : sa fortune est estimée à 400 000 000 000 de dollars US, soit six (6) fois la fortune actuelle de Bill Gates, selon les études de spécialistes des fortunes Celebrity Networth.
L’Empire du Mali dont la monnaie d’échange est le CAURI, demeure la nation médiévale la plus opulente n’ayant jamais existée, surplombant largement l’Empire Gréco-romain. Cette réalité est liée aux incommensurables richesses minières de l’Empire, plaçant ce dernier au rang de première réserve d’or au monde sous cette ère. C’est dans ce cadre, lors de son pèlerinage à la Mecque au 14ème siècle, que l’empereur Kankou Moussa a offert d’énormes quantités d’or en Égypte et à la Mecque, au point de faire chuter le prix de cet objet précieux dans cette zone.
Les témoignages relatant la grandeur de l’Empire du Mali viennent de toute part. Sergio Domian, un amateur d’art et architecte italien, écrit à propos de cette période : « C’est ainsi qu’on a jeté les bases d’une civilisation urbaine. Au fait de sa puissance, le Mali avait au moins 400 villes, et l’intérieur du delta du Niger était très densément peuplé ».
L’empire du Mali est indéniablement un État de droit doté d’un système économique et monétaire optimal. Les villes comme Djenné, Tombouctou et Gao deviennent des centres commerciaux et culturels de choix ou encore des pôles de production intellectuelle et littéraire. Nos modèles de gouvernance politique et socio-économiques actuels ne sont en fait ni plus ni moins que des copiés-collés des modes de fonctionnement de l’Afrique médiévale. L’honorable Cheikh Anta Diop s’exprimait en ces termes : « Le Nègre ignore que ses ancêtres, qui se sont adaptés aux conditions matérielles de la vallée du Nil, sont les plus anciens guides de l’humanité dans la voie de la civilisation. »
Ainsi nous pouvons saisir que durant cette période, aucune civilisation n’a été à la hauteur de la civilisation d’Égypte Antique, ni celle de l’Empire du Mandingue, alors même que l’Europe est ravagée par la peste, la famine, les guerres religieuses et ethniques.
Malheureusement, la plupart des Africains ignorent cela, en raison d’un système éducatif tropicalisé ayant pour rôle principal, inavoué, de laver les cerveaux tout en formant des aliénés intellectuels.
de Papa Moussa Camara, militant panafricain et étudiant en Multimédia-Internet-Communication ( MIC) à l’Université virtuelle du Sénégal,